Le pommier « Reinette Grise du Canada » est une variété ancienne, très appréciée pour ses qualités gustatives et son apparence rustique. Les pommes « Reinette Grise du Canada » sont plutôt grosses, aplaties, avec une peau rugueuse, gris-brun. La chair est jaune, dense, croquante et très parfumée, offrant une saveur sucrée, légèrement acidulée avec des arômes de noisette et de miel. « Reinette Grise du Canada » est idéale pour la consommation fraîche, la cuisine et la pâtisserie en raison de sa texture ferme et de sa richesse aromatique. L’arbre « Reinette Grise du Canada » est vigoureux, avec une bonne productivité, mais peut être sujet à l’alternance. Cette variété, ainsi que « Reine des Reinettes » font partie des rares variétés anciennes à être encore beaucoup cultivées.
Floraison / Pollinisation:
« Reinette Grise du Canada » fleurit généralement en avril. Étant une variété triploïde, » Reinette Grise du Canada » ne peut pas polliniser d’autres pommiers et nécessite la présence d’une ou deux autres variétés (diploïdes) pour une bonne pollinisation croisée. Voici quelques exemples de variétés adaptées à la pollinisation de « Reinette Grise du Canada » : « Golden Delicious », « Cox’s Orange Pippin », « Pilot », « Querina », « Melrose », « Idared », « Akane », « Pirouette », « Granny Smith », « Reine des Reinettes » et « Elstar ».
Récolte / Conservation :
La récolte se fait généralement en octobre. Les pommes « Reinette Grise du Canada » sont connues pour leur excellente capacité de conservation. Pomme de garde à consommer plutôt cuite sur l’instant ou quelques temps après la récolte si on les consomme crues (de novembre/décembre à février/mars).
Sensibilité / Résistance aux maladies :
Le pommier « Reinette Grise du Canada » présente une résistance variable aux maladies courantes des pommiers.
Le pommier en général :
Le pommier (Malus domestica) est un arbre fruitier emblématique de l’agriculture et du patrimoine culturel français. Cultivé depuis des millénaires, il est aujourd’hui profondément enraciné dans de nombreuses cultures à travers le monde, notamment en France, où il occupe une place importante dans le paysage agricole et gastronomique.
Origine du pommier :
Le pommier trouve ses racines en Asie centrale, et plus particulièrement dans les montagnes du Kazakhstan. L’espèce sauvage ancestrale, Malus sieversii, est considérée comme l’ancêtre direct du pommier domestique. Les premiers pommiers étaient de petites variétés sauvages aux fruits plus amers. Ils ont été consommés et sélectionnés par l’homme depuis la préhistoire, et des preuves archéologiques montrent que la pomme faisait déjà partie de l’alimentation humaine il y a plus de 4 000 ans.
Au fil des siècles, le pommier s’est répandu à travers l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe, grâce aux échanges commerciaux et aux migrations humaines. Les routes commerciales, comme la Route de la soie, ont facilité sa dissémination vers l’ouest, et c’est ainsi qu’il a progressivement atteint l’Europe occidentale.
Introduction en France :
L’introduction du pommier en France remonte probablement à l’époque de l’Empire romain. Les romains étaient de grands amateurs de fruits et ont apporté avec eux de nombreuses variétés de plantes cultivées dans leurs provinces. Les premières grandes plantations de pommiers en Gaule (l’actuelle France) datent de cette période, et les romains ont contribué à la diffusion de nombreuses variétés de pommes. Le climat tempéré de la France était idéal pour la culture de cet arbre, et des vergers se sont rapidement développés, notamment en Normandie et en Bretagne, régions encore célèbres pour leurs pommes.
Histoire et valeur patrimoniale :
Au Moyen Âge, la culture du pommier a pris de l’importance, surtout dans les monastères, où les moines se sont spécialisés dans la greffe et la sélection des meilleures variétés. Ces pratiques ont permis d’améliorer la qualité des pommes, tant pour la consommation directe que pour la production de cidre, une boisson qui deviendra emblématique de certaines régions françaises.
Au fil des siècles, la pomme est devenue un symbole de richesse et de santé, souvent associée à des récits bibliques comme celui d’Adam et Ève, bien que la « pomme » du récit soit plus probablement un autre fruit. En France, la pomme a acquis une place centrale dans la culture gastronomique, avec une diversité de variétés locales adaptées à différents usages culinaires (pommes à couteau, à cidre, ou à cuire).
La Normandie et la Bretagne sont particulièrement connues pour la production de pommes à cidre. Le cidre, boisson traditionnelle à base de pommes fermentées, est un produit emblématique de ces régions. Le patrimoine lié à la pomme et au cidre est d’une grande richesse culturelle. Des fêtes locales, comme la « Fête de la pomme » en Normandie, célèbrent chaque année cet arbre fruitier. Le pommier fait partie intégrante du paysage rural de ces régions, et sa culture est transmise de génération en génération.
Importance actuelle :
Aujourd’hui, en France il existe environ 1600 variétés de pommes cultivées, cependant seulement une centaine de variétés sont cultivées commercialement. Certaines d’entre elles, comme la Reinette, la Gala ou la Golden, sont reconnues mondialement. De nombreuses variétés locales anciennes, aujourd’hui moins courantes, restent préservées dans des vergers conservatoires, où elles sont protégées pour maintenir la biodiversité et le patrimoine génétique des pommiers.
Le pommier, au-delà de sa production fruitière, possède une forte valeur patrimoniale. Il représente à la fois un savoir-faire agricole ancien et un élément fondamental de la culture culinaire française. Symbole de la terre et de la transmission, il continue de jouer un rôle important dans l’économie rurale tout en restant profondément lié à l’histoire et à la mémoire collective des régions françaises.
En somme, le pommier incarne à la fois la richesse d’un héritage millénaire et l’adaptabilité d’un arbre fruitier qui a su traverser les âges pour devenir l’un des piliers de l’agriculture et du patrimoine culturel français.